Ivan et Sophie Cahu, membres du bureau de l’association, se sont rendus au Népal au mois de mai dernier afin d’effectuer un trek, passer du temps au village de Faskot et ainsi évaluer les besoins avec notre ami Panta Raj et définir les actions futures et prioritaires dans ce village. Voici le compte-rendu de leur séjour.
« Nous devions nous rendre au Népal le 25 avril 2015, il y a un an exactement… ce jour du terrible tremblement de terre qui aura profondément marqué tous les habitants du Népal, est également resté gravé dans nos esprits puisque nous n’avons pas pris notre vol et donc annulé notre séjour 🙁
Nous sommes restés en contact avec notre ami Panta Raj tout au long des jours et des mois qui ont suivi ce tremblement de terre et avions toujours en tête d’y retourner au plus vite pour soutenir nos amis népalais, mais également évaluer les priorités pour aider plus particulièrement les habitants du village de Faskot durement touché.
Quelques maisons de Faskot
Le dimanche 24 avril 2016, nous nous envolons bien cette fois pour l’aéroport de Kathmandu J. Quelques touristes dans l’avion et à l’arrivée à Tribhuvan, nous faisons quand même la queue pour obtenir notre visa. Nous retrouvons avec joie Dixit et Dixa, les enfants de Panta, qui viennent gentiment nous accueillir à l’arrivée et nous déposer à notre hôtel. Nous sommes heureux de séjourner au même hôtel « Kantipur » qu’en 2013 (date de notre précédent séjour au Népal) et de retrouver nos quelques repères 🙂
Avant de retrouver Panta quelques heures après, nous faisons un petit tour dans le quartier touristique de Thamel à deux pas de notre hôtel et nous trouvons les rues étonnamment calmes (peu de touristes et beaucoup moins d’agitation qu’en 2013)… Quelques maisons sont abimées ou détruites et pas mal de rues sont en travaux, mais globalement 1 an après le 1er séisme et ses nombreuses répliques, la ville est restée debout et la vie a repris son cours…
Kathmandu (1 an après le séisme)
Nous retrouvons enfin notre ami Panta le lundi 25 avril en fin d’après-midi, il nous donne un peu plus d’infos sur le déroulement de notre séjour. Nous le trouvons assez fatigué et triste mais sommes vraiment heureux de le revoir et qu’il soit de nouveau notre guide !!!
Le départ pour notre trek vers « Le camp de base du Mardi Himal » est prévu le mercredi matin avec un départ à 7 heures pour Pokhara, 2nde ville du Népal à 198km et… 8h de bus à l’ouest de Kathmandu.
Nous occupons notre journée du mardi à sillonner les rues du vieux centre historique de Kathmandu et montons sur la colline au temple des singes « Swayambunath ». Il y a très peu de touristes là-aussi, de très vieilles maisons sont encore debout et toujours penchées :-), une tour du temple, ainsi que des bâtiments monastiques sont tombés, et on imagine la violence des secousses qui ont frappé la ville…
Swayambunath temple
L’activité touristique qui reste la principale ressource économique du pays est loin d’avoir pleinement repris, et la situation économique reste très préoccupante un an après ces évènements catastrophiques.
Nous ne raconterons pas en détail nos 12 jours de trek mais le conseillons vivement. Ce trek ouvert depuis 2013 est encore peu fréquenté par les touristes. Il est magnifique car il permet d’alterner avec les superbes paysages et vues sur le « Machapuchare » dit Fish Tail (6995m) et la chaine des Annapurnas (Sud et I – 8091m), et la traversée de villages authentiques, dont on ne se lasse pas de regarder l’activité incessante des habitants. Cette région n’a heureusement pas été touchée par le séisme.
Upper View Point (4200m)
Scènes de vie dans les villages
Sans avoir posé de questions et après quelques jours de marche, Panta nous livrera quelques moments difficiles qu’il a vécus pendant et après le tremblement de terre, et nous l’écoutons avec émotion. Le traumatisme est profond et même si la vie continue, ce ne pourra être comme avant… Mais, à partir de ce moment-là, nous retrouvons les sourires et le rire de notre ami Panta et ça fait du bien ! Harry et Rupak, deux porteurs, ainsi que nos amis Raymond et Berdanette, membres de l’association, qui avaient déjà fait le Tour des Annapurnas avec nous en 2009, nous accompagneront sur ce trek et c’est avec plaisir que toute la joyeuse équipe repart !!! Un voisin de Panta du village de Faskot, Mayla fera également son premier trek en notre compagnie.
Harry, Mayla et Rupak Panta
Notre trek terminé, des images et des souvenirs plein la tête, nous reprenons le bus pour Kathmandu et après une petite nuit en ville, nous reprenons la route avec Panta et sa femme Hira pour Faskot : village situé à 1800m d’altitude dans le district de Kavre Palanchok à environ 40km de Kathmandu et d’une population de 150 personnes environ en majorité de l’ethnie Tamang (15 familles sur le haut du village et 25 familles sur le bas).
De nombreuses maisons ont été détruites ou fragilisées, soient les murs extérieurs se sont écroulés, soient ils sont debout et c’est l’intérieur qui est détruit. Dans tous les cas, les habitants n’osent plus y dormir, et ont donc construit de petites baraques en tôle à côté pour se reloger.
Maisons en tôle à Faskot
Ce voyage était aussi pour nous l’occasion de se faire une idée de la situation sur place et d’envisager nos actions prioritaires dans les mois à venir, avec Panta qui séjourne régulièrement dans ce village et y a construit une petite maison.
Devant la maison de Panta Hira (sa femme) aux fourneaux
Ayant vécus 5 jours dans ce village, à aider à cultiver la terre (plantation de maïs, aubergine, haricots, citrouille…), nous avons pu nous immerger dans la vie locale (invitation surprise à un mariage :-)), et constater les conditions de vie difficiles de ces habitants qui nous ont pourtant accueillis avec beaucoup de gentillesse et de générosité.
Cérémonie de mariage à Faskot
Tout le monde ayant maintenant un toit plus sûr, les principales difficultés nous ont semblé être l’approvisionnement en eau dans les maisons, qui se fait tous les deux jours grâce à l’unique source du village, et le problème d’électricité rarement disponible (au mieux après 20h et jusqu’à 5h du matin, voire moins en hiver, ou comme le dit Panta avec humour : « après qu’on soit couché et avant qu’on se lève » :-)).
Après de nombreuses discussions avec Panta, et dans la mesure où l’eau, certes en quantité limitée, est présente, la priorité nous a semblé être l’installation de panneaux solaires, afin améliorer le quotidien dans ces maisons isolées et très sombres (peu d’ouvertures).
Panta a déjà évalué le budget nécessaire pour équiper les 26 maisons du haut du village :
– base 6 lampes par maison : cuisine, chambres, toilettes et à l’extérieur.
Matériel | Capacité | Quantité | Prix unitaire (Rs) | Prix total (Rs) |
Panneau solaire | 60W | 1 | 7000 | 7000 |
Batterie | 60A/h | 1 | 10000 | 10000 |
Ampoule | 4W | 6 | 400 | 2400 |
interrupteur | 6 | 60 | 360 | |
Douille | 6 | 60 | 360 | |
Contrôleur énergie | 7A/h | 1 | 700 | 700 |
Câble | 100m | 1 | 2200 | 2200 |
Ruban | 1 | 40 | 40 | |
Support technique | 1 personne | 1 | 1000 | 1000 |
Coût/maison | 24060 |
Total pour 26 maisons : 625 560 Rs, soit environ 5200€ (taux du 19/06/2016)
Nous souhaitons donc soutenir ce projet d’énergie solaire et allons lancer une action de crowdfunding pour récolter l’argent nécessaire très prochainement. Nous comptons sur votre générosité, les villageois de Faskot la méritent !
Visages et sourires de Faskot
Nous ne pouvons que vous encourager à diffuser largement cette communication pour appel aux dons, et également à vous rendre au Népal, c’est un pays merveilleux dont la plupart des régions n’a pas été touchée par le séisme. Les routes de treks sont opérationnelles, et pour ceux qui ne randonnent pas, Kathmandu et sa vallée recèlent de trésors. Même si certains sites ont été abîmés, il reste beaucoup de choses à découvrir, à commencer par son peuple si accueillant et généreux. C’est aussi un témoignage d’amitié et le meilleur soutien à apporter au peuple népalais, qui a su rester digne et debout malgré cette tragédie. »